Y a plus d’saison ! Mais si ! Mais non ! Ah bon !
N’empêche qu’il faut avoir l’œil pour les voir passer, les saisons. C’était l’automne encore hier, ou avant-hier, et c’est déjà l’hiver, aujourd’hui, ou demain. Y a qu’à voir les arbres. Nus comme l’hiver et qui rougissent même plus. J’aurais dû les compter, les feuilles, histoire de prouver la chose. L’année prochaine, promis, j’m’y mets. Dans un monde de douceur, il faudrait un ministère des feuilles qui tombent et un autre pour avertir quand elles reviennent. Ça s’rait utile pour une fois, un ministère comme ça. Ça marquerait les saisons, le temps qui passe, ça servirait bien sûrement à d’autres choses, faudrait voir, en tout cas, ça pourrait pas faire de mal un ministre drapé dans une guirlande de feuilles. J’ai pas compté. Tous les jours je l’ai dit et je l’ai pas fait. Mais je me suis arrêté. Vers 17 heures. Par là. J’ai pris les photos de quand ça va tomber mais pas encore. Sans m’appuyer aux arbres, sans faire trembler les branches. C’était encore l’automne. Pas encore l’hiver. Maint’nant y a plus d’feuilles mais c’est toujours pas l’hiver. Alors pour patienter, pour attendre le temps qui vient, rien ne vaut un coup d’œil sur celui qui s’en va. Pensez à compter les feuilles. Ça occupe et ça fait de jolis nombres, longs à prononcer et durs à retenir. Du coup faut recompter, parfois plusieurs fois, c’est pas grave, c’est bien même. À force c’est l’hiver, c’est blanc. Avec un peu d’chance on comptera les flocons.
MD