Triptyque de tempête.
Le vent souffle et oblige à rester enfermé. Mais mon chien aussi, il souffle, et m’incite à sortir. Vous connaissez le vent mais pas mon chien. Quand il veut quelque chose… Alors d’accord mais vite fait, appareil en bandoulière quand même, on sait jamais. Puis de toute façon je le prends toujours, l’appareil, quand je sors mon chien, dans notre petite promenade, vous verrez un jour…
Alors là c’est parti ! Il vente moins mais quand même. Il pleut pas trop mais enfin… Temps de chien qui lui-même se demande s’il a bien fait d’insister, surtout quand il me voit attraper l’appareil. D’habitude il en profite pour sentir deux trois trucs, sauter dans un fossé, sur une butte, regarder une vache, mais là ça se voit qu’il apprécie pas.
Drôle d'idée cette meule de foin, avec au fond deux arbres et ces autres meules de loin, puis ces herbes, trop présentes, disproportionnées, qui cachent presque la forêt, et ce bout de bois, penché, tendu encore un peu mais déjà presque plus, entre herbes et arbres, perdu dans l’herbe, jamais plus arbre. Et tout ça sous un ciel chargé d’avertissements, plombé de nuages, du bruit du vent, couleur de goutte, plein de contraste, plein de puissance. Il faut rentrer. La nature est à lui, il le rappelle, je l’écoute et reprends mon chemin, avec mon chien qui trotte et jettera un oeil critique sur les photos de notre promenade.
MD