J'aime pas le bricolage !
C'est les vacances. Période lors de laquelle notre esprit est écartelé, dans le meilleur des cas, entre deux forces opposées et égales : en profiter pour ne rien faire, et en profiter pour faire tout ce que l'on n'a pas pu faire pendant l'année. Il y a toujours, c'est connu, dans toutes les maisons du monde, depuis la nuit des temps, une étagère à fixer quelque part. C'est physique. Et qui dit étagère dit vis. Une vis, c'est si complexe, que même au singulier ça fait un pluriel. Une vis, ça dort dans une boîte en bois toute l'année en sachant que son heure viendra. Ca fait pas de bruit. C'est parfois trop court, on le sait trop tard. Parfois trop long, et c'est pire. Faut choisir le tournevis, plat, cruciforme, quand c'est pas une vis avec une tête hexagonale, voire improbable. Choisir dans une liste d'outils empruntés, rendus, ou pas, qu'on sait plus d'où il vient et à quoi il sert. La dernière fois que j'ai enfoncé un clou c'était avec une pince. Mais où il est ce foutu marteau ? On prépare, on mesure, à peu près, on trace, en gros, on perce, à fond, juste ce qu'il faut, trop c'est trop, ça fait des trous énormes et ça tient plus. On enfile la cheville dans le mur, dans le trou, c'est bien quand on a les bonnes chevilles et qu'on a bien percé, juste ce qu'il faut. Ca tient presque déjà comme ça en les regardant. Plus qu'à mettre les vis. Et une, et deux, et trois. Je déteste bricoler parce qu'avec moi la quatrième a toujours un problème. Et si c'est pas elle c'est une autre. Il y a toujours un truc qui cloche. Qui va de travers. La preuve par l'image. Une vis tordue c'est frustrant. C'est moche. Surtout la quatrième. Sans elle on peut pas poser cette maudite étagère. Mais comme je suis un garçon positif, je transforme. Détour au studio, elle et moi, les yeux dans les yeux. La star du jour c'est elle. Visible ici et chez moi, dans le mur, sous l'étagère. Tordue ou pas, je vais pas repousser jusqu'aux prochaines vacances !
MD